Le Rallye de Monte-Carlo a offert un spectacle à la hauteur de son statut légendaire, alors que Sébastien Ogier a remporté une 10ème victoire record sur ses terres. Le Français, acclamé par une foule en délire à Gap, a démontré un pilotage magistral et une gestion de rallye exemplaire pour s’imposer dans un événement riche en drame, en paris audacieux et en histoires de outsiders.
Le génie d’Ogier brille encore une fois
Pour Ogier, Monte-Carlo reste son domaine. Malgré une erreur rare en début de course jeudi, où il a heurté un poteau et perdu 20 secondes, l’as de Toyota s’est rapidement ressaisi. D’ici le week-end, il avait creusé un écart confortable, gérant les conditions de route traîtresses avec la précision qui a défini sa carrière.
“Ce week-end, je dois admettre que j’ai eu quelques moments de chance,” a réfléchi Ogier, levant les yeux au ciel en hommage à son défunt oncle. “C’était l’étoile de mon oncle qui brillait pour moi.”
Avec son copilote Vincent Landais, Ogier a exécuté un rallye presque sans faute, rappelant aux fans pourquoi il est considéré comme l’un des plus grands de l’histoire du sport.
La défense du titre de Neuville faiblit
Thierry Neuville, le champion du monde en titre, a vécu un rallye en montagnes russes. En tête après les étapes de jeudi, le Belge semblait prêt à commencer sa défense de titre de manière convaincante. Cependant, des erreurs répétées au même virage en épingle à cheveux vendredi—y compris une erreur de freinage et une crevaison—ont compromis la suspension de sa Hyundai i20. Une nouvelle collision avec un rocher samedi a scellé son sort.
Bien que l’esprit combatif de Neuville soit resté intact, sa charge tant attendue pour le « Super Sunday » n’a pas eu lieu, laissant sa campagne à Monte en lambeaux.
Les performances inégales de Rovanperä et Tänak
La star finlandaise de Toyota Kalle Rovanperä, vue par beaucoup comme le favori pour le titre 2025, a eu du mal à trouver son rythme. Gêné par son manque de familiarité avec les nouveaux pneus Hankook et un manque d’expérience récente sur le bitume sec, le rallye de Rovanperä a été un mélange de brillance et de frustration. Sa remarque, “Voyons en Suède si nous pouvons nous souvenir comment conduire une voiture de rallye,” résumait sa performance, bien qu’une charge tardive lui ait assuré la quatrième place.
Ott Tänak, conduisant pour Hyundai, a connu un rallye tout aussi irrégulier. L’Estonien a évité la catastrophe après avoir heurté un poteau télégraphique vendredi mais a montré une vitesse fulgurante samedi. Malheureusement, il n’a pas réussi à capitaliser sur son élan, glissant derrière Rovanperä dimanche pour finir cinquième.
Evans et Fourmaux livrent des performances remarquables
Tandis que certains ont fléchi, d’autres ont prospéré. Le Elfyn Evans de Toyota a émergé comme le leader de facto du championnat après une performance courageuse qui lui a valu la deuxième place. Malgré une pression intense de la nouvelle recrue de Hyundai, Adrien Fourmaux, Evans est resté ferme, livrant une performance lors de la powerstage qui a souligné ses ambitions de titre.
Fourmaux, quant à lui, a été la révélation du rallye. Connu pour sa conduite agressive mais calculée, le Français a pris des risques dimanche en optant pour une stratégie de pneus peu conventionnelle—mélangeant des pneus super tendres avec des pneus cloutés dans des conditions glaciales. Bien que son pari n’ait pas entièrement porté ses fruits, sa détermination et son audace ont cimenté son statut de futur prétendant.
“Nous devions prendre le risque,” a déclaré Fourmaux. “Je ferais le même choix à nouveau, la seule chose est que j’aurais poussé un peu plus sur la première étape. C’est mon seul regret.”
Monte Carlo : Une étape pour les légendes du rallye
Alors que le Rallye de Monte Carlo se termine, les récits pour la saison 2025 commencent à prendre forme. Tandis qu’Ogier a réaffirmé sa domination, des pilotes comme Evans, Fourmaux et Rovanperä ont laissé entrevoir les batailles à venir. Pour Neuville, le chemin pour défendre son titre nécessitera des ajustements significatifs, tandis que Tänak devra trouver de la constance pour rivaliser avec ses concurrents.
Le premier chapitre de la saison rappelle aux fans pourquoi le rallye reste l’une des disciplines les plus passionnantes du sport automobile. Et bien qu’Ogier ne puisse pas participer à plein temps, son héritage—et sa capacité à captiver—continue d’inspirer.