Suite à une proposition initialement présentée par la Commission européenne en mars 2023, le Parlement européen vient d’approuver un ensemble de nouvelles règles concernant la conduite dans l’espace communautaire, qui entreront en vigueur le 20ème jour suivant la date de leur publication dans le Journal officiel de l’Union européenne (UE), les pays ayant trois ans pour transposer la directive dans leur législation nationale, et une année supplémentaire pour se préparer à sa mise en œuvre. Il y a de nouveaux développements à prendre en compte dans presque tous les domaines : des conducteurs nouvellement licenciés aux conducteurs professionnels, en passant par le permis de conduire numérique, la formation, et les sanctions à appliquer aux contrevenants – le tout avec pour objectif déclaré de réduire de 50 % les décès liés à la circulation routière dans l’UE, en particulier les 20 000 vies perdues chaque année sur les routes.
En commençant par les jeunes individus ou ceux qui conduisent depuis moins longtemps, il est important de savoir que l’examen de conduite inclura désormais des connaissances sur les risques des angles morts, les systèmes d’assistance au conducteur, l’ouverture sécurisée des portes, et les risques de distraction liés à l’utilisation d’un téléphone – avec les nouvelles exigences de formation et d’examen mettant davantage l’accent sur la sensibilisation aux risques pour les piétons, les enfants, les cyclistes, et d’autres usagers vulnérables de la route. Pour la première fois, les règles de l’UE définissent une période probatoire minimale de deux ans pour les conducteurs nouvellement licenciés, qui seront soumis à des règles et sanctions plus strictes concernant la conduite sous l’influence de l’alcool, ainsi que le non-respect de l’utilisation des ceintures de sécurité ou des systèmes de retenue pour enfants.
Bonne nouvelle pour les conducteurs en herbe qui n’ont pas encore atteint l’âge adulte, les jeunes de 17 ans pourront obtenir un permis de conduire pour les véhicules légers (catégorie B), mais jusqu’à leur 18 ans, ils ne seront autorisés à conduire sur les routes publiques qu’accompagnés d’un conducteur expérimenté. En revanche, afin d’atténuer la pénurie de conducteurs professionnels, les nouvelles règles permettront aux personnes âgées de 18 ans d’obtenir un permis de conduire de camion (catégorie C), et à 21 ans, un permis de conduire de bus (catégorie D), à condition de détenir un certificat de qualification professionnelle – sinon, il sera nécessaire d’avoir 21 et 24 ans, respectivement, pour conduire légalement ces véhicules.
Le progrès technologique est également au premier plan de cette question, et selon les nouvelles règles, le permis de conduire numérique, accessible sur un téléphone mobile, devrait progressivement devenir le format principal du permis de conduire dans l’UE (bien que les députés européens aient assuré aux conducteurs souhaitant un droit de demander un permis de conduire physique, qui doit être délivré sans délai injustifié, et, en général, dans un délai de trois semaines). Mais il y a plus : les permis de conduire auront une validité de 15 ans pour les motos et les voitures (avec la possibilité pour les États membres de réduire cette période à 10 ans si le permis de conduire est utilisé comme document d’identité national) et de 5 ans pour les camions et les bus – les pays de l’UE pouvant raccourcir la période de validité pour les conducteurs âgés de 65 ans ou plus, afin de les soumettre à des examens médicaux plus fréquents ou à des cours de remise à niveau. À cet égard, il est important de souligner que, pour obtenir le premier permis de conduire, ou lors de la demande de renouvellement, le conducteur doit passer un examen médical, qui comprend des tests de vision et des évaluations de la santé cardiovasculaire – et les pays de l’UE peuvent choisir de remplacer l’examen médical pour les conducteurs de voitures ou de motos par des formulaires d’auto-évaluation, ou d’autres systèmes d’évaluation, conçus au niveau national.
Afin de réduire la conduite imprudente à l’étranger, la saisie, la suspension ou la restriction d’un permis de conduire lorsque l’on se trouve en dehors de son pays d’origine sera communiquée aux autorités compétentes du pays de l’UE qui l’a délivré, afin d’assurer l’application transfrontalière des sanctions (c’est-à-dire, dans le pays d’origine). Les autorités nationales devront s’informer mutuellement sans délai injustifié des disqualifications de conduite liées aux violations les plus graves des règles de circulation (par exemple : conduite sous l’influence de l’alcool ou de substances psychotropes, implication dans un accident de la route mortel, ou excès de vitesse (par exemple, dépasser la limite de vitesse de 50 km/h ou plus).