Le Grand Prix d’Italie 2024, qui s’est tenu sur l’emblématique Autodromo Nazionale Monza, a vu Charles Leclerc remporter une victoire magistrale, mais la course a également été marquée par l’introduction des mystérieuses « règles papaye » de McLaren. Ces directives ont été évoquées lors d’une bataille tendue entre les coéquipiers Lando Norris et Oscar Piastri, suscitant intrigue et controverse dans le paddock.
Piastri a effectué un audacieux mouvement au premier tour sur Norris, le poleman, faisant chuter son coéquipier à la troisième place et donnant le ton à ce qui semblait être un combat libre au sein de l’équipe. Cependant, alors que Norris commençait à réduire l’écart avec l’Australien plus tard dans la course, il a été informé par radio que he pouvait défier Piastri — mais uniquement sous les « règles papaye. »
Alors, que sont ces soi-disant « règles papaye, » et pourquoi ont-elles suscité tant d’agitation ?
Selon le PDG de McLaren, Zak Brown, les règles constituent un code de conduite pour les pilotes de l’équipe afin de s’affronter avec respect et d’éviter les comportements risqués. « Il s’agit de conduire avec respect les uns envers les autres, de se laisser suffisamment d’espace et de ne pas se gêner, » a déclaré Brown à Sky Sports F1. « Et c’est exactement ce qu’ils ont fait. »
Les règles papaye décrivent une approche structurée de la course en équipe, mettant l’accent sur la prudence et la collaboration lorsque deux voitures McLaren sont engagées dans une bataille directe sur la piste. Bien que cela soit une pratique courante en F1 — surtout lorsqu’il s’agit de protéger des points précieux ou lorsque l’un des pilotes est en lice pour le titre — la révélation publique d’une telle stratégie a attiré l’attention, car de nombreux fans se demandaient si McLaren limitait l’instinct de course naturel de ses pilotes.
Les origines de cette stratégie interne d’équipe remontent au début de la saison, notamment au GP de Hongrie, lorsque Norris a été invité à céder la tête à Piastri. C’était un mouvement subtil pour maintenir l’harmonie et protéger les deux voitures des incidents potentiels, une tactique couramment utilisée lorsque l’un des pilotes a une chance plus réaliste de se battre pour le titre.
Les « règles papaye » de McLaren ont de nouveau refait surface à Monza, soulevant des questions sur la liberté réelle de leurs pilotes. La notion d’ordres d’équipe imposés évoque des souvenirs de certaines des controverses les plus infâmes de la F1.
En 2021, McLaren a déployé des tactiques similaires lorsque Norris a été informé de ne pas défier Daniel Ricciardo au GP d’Italie, où l’équipe a assuré une précieuse victoire 1-2. Protéger le résultat était primordial, surtout avec des rivaux en championnat juste derrière. La décision de McLaren a porté ses fruits à l’époque, mais elle a également mis en lumière l’équilibre délicat entre le travail d’équipe et la liberté de course.
Ces types d’ordres d’équipe ont une longue histoire en F1, avec certains des exemples les plus notoires provenant de Ferrari. Lors du GP d’Allemagne 2010, Ferrari a échangé Felipe Massa et Fernando Alonso en utilisant la phrase codée « Felipe, Fernando est plus rapide que toi. » Ce mouvement a provoqué une indignation généralisée et a conduit à une amende de 100 000 $ pour Ferrari.
La tension entre la course et la stratégie d’équipe est toujours présente en Formule 1, où des décisions prises en une fraction de seconde peuvent déterminer le sort d’un championnat. Les règles papaye de McLaren sont simplement le dernier exemple de la façon dont les équipes marchent sur cette ligne fine. Norris a reconnu l’importance de courir sur le mérite, en disant : « Je ne voudrais pas qu’on me donne un championnat. Je veux le gagner en me battant contre Max, en battant mes concurrents, et en prouvant que je suis le meilleur sur la piste. »
Alors que McLaren vise à réduire l’écart avec Red Bull dans les championnats des pilotes et des constructeurs, il est clair qu’ils sont prêts à employer toutes les tactiques pour protéger leurs chances — mais Norris, pour sa part, ne sera pas satisfait à moins qu’il ne remporte son titre par une véritable compétition, même si les règles papaye sont en vigueur.