Au milieu du monde férocement concurrentiel de la NASCAR, la saison 2025 a vu l’émergence d’une nouvelle star, Christopher Bell. Bell fait la une non seulement pour ses victoires consécutives, mais aussi pour ses révélations surprenantes concernant sa relation tumultueuse avec le propriétaire de l’équipe, Joe Gibbs.
Le parcours de Bell vers le sommet a été tout sauf fluide. Après une pénalité controversée à Martinsville en 2024 qui a anéanti ses espoirs de championnat, Bell a dû faire face à un autre type de revers qui couvait depuis des années. Il s’agissait d’une amertume profondément enracinée contre Gibbs, découlant d’une restriction que Gibbs avait imposée à la participation de ses pilotes aux courses de terre.
Avant de gravir les échelons de la Cup Series, Bell était un pilote de course sur terre célébré, remportant de nombreux prix en sprint cars et en midgets. Son triomphe à trois reprises aux Chili Bowl Nationals l’a mis sur le radar de Toyota et de Joe Gibbs Racing. En 2021, une transition de Leavine Family Racing à Joe Gibbs Racing a préparé le terrain pour une montagne russe d’émotions, allant du ressentiment à une acceptation éventuelle.
Gibbs Racing, qui semblait initialement être une destination de rêve pour Bell, s’est rapidement transformé en source de frustration. Lorsque Bell a rejoint l’équipe pour la première fois, Coy Gibbs, le fils de Joe, plaidait pour la participation de Bell aux courses de terre. Cependant, suite au décès prématuré de Coy en 2022, Joe Gibbs a imposé une interdiction stricte de la course sur terre à toute l’équipe.
Cette décision a été déclenchée par un accident terrifiant impliquant Alex Bowman dans la série High Limit Racing de Kyle Larson. L’accident a laissé Bowman avec une vertèbre fracturée, le mettant à l’écart pendant plusieurs semaines. Gibbs, ne voulant pas exposer ses propres pilotes à de tels risques, a appliqué l’interdiction malgré la passion évidente de Bell pour la course sur terre.
« J’ai effectivement ressenti un certain ressentiment, » a avoué Bell lors d’une récente interview, exprimant sa frustration de voir ses concurrents, y compris son rival de longue date Kyle Larson, profiter de l’adrénaline de la course sur terre pendant qu’il était relégué sur le banc.
L’approche prudente de Gibbs envers les activités de course extérieures était une politique de longue date, priorisant la sécurité des pilotes et l’engagement envers la Cup Series. La tension entre l’amour de Bell pour la course sur terre et la philosophie de sécurité avant tout de Gibbs était palpable.
L’acceptation de la situation par Bell a été un processus lent. « Il m’a fallu un certain temps pour l’accepter, » a-t-il partagé. Ce n’est qu’à la fin de 2023 que Bell a enfin fait la paix avec le fait que la course sur terre était hors de question, une réalisation qui coïncidait avec sa saison réussie de 2023, où il a atteint le Championship 4 pendant deux années consécutives.
Avançons jusqu’à la fin de 2024, et les choses ont changé. Joe Gibbs a permis à ses pilotes de revenir à la course sur terre, une décision influencée par l’intérêt de son petit-fils et pilote de JGR, Ty Gibbs, pour le sport. L’ajout de l’enthousiaste de la course sur terre, Chase Briscoe, a également aidé à faire pencher la balance.
Le soulagement de Bell était palpable lorsqu’il a triomphé au Tulsa Shootout, exprimant sa gratitude envers Gibbs avec un sincère « Merci, Joe Gibbs ! » L’assouplissement des restrictions a redonné un nouvel élan à la carrière de Bell. Il est désormais non seulement un prétendant de premier plan dans la course au championnat 2025, mais aussi un participant régulier aux courses locales sur terre.
Retourner à ses racines semble avoir ravivé l’esprit de course de Bell. Il est le premier à remporter trois victoires consécutives en Cup Series depuis Kyle Larson en 2021 et le premier à décrocher trois des quatre premières courses d’ouverture depuis Kevin Harvick en 2018. Ce renouveau dans la carrière de course de Bell est un témoignage clair du fait que parfois, revenir à ses débuts peut faire ressortir le meilleur de soi.