Le paddock du Grand Prix du Qatar a bourdonné cette semaine avec des discussions sur l’entrée officielle de Cadillac, filiale de General Motors (GM), en Formule 1 à partir de 2026. L’annonce a marqué un changement sismique pour le sport, intensifiant sa transformation en un champ de bataille dominé par les fabricants automobiles mondiaux.
L’Ère des Guerres des Fabricants
Le PDG d’Alpine, Laurent Rossi, a résumé le sentiment, notant que la F1 évolue vers une « bataille de géants », avec seulement Williams et Alpine restant indépendants de la pleine propriété ou des partenariats avec des fabricants.
« Même Haas est maintenant lié à un constructeur automobile… C’est un autre signe que le sport se dirige vers la direction d’une bataille de géants, » a déclaré Rossi, faisant référence au récent partenariat technique de Haas avec Toyota.
Avec Audi se préparant pour un début en 2026 via Sauber, Aston Martin sécurisant Honda comme fournisseur de son unité de puissance, et Red Bull s’associant à Ford pour son projet de moteur 2026, la grille de la F1 se dirige vers une domination par des géants de l’automobile.
Le Chemin de Cadillac : L’Ambition Rencontre des Défis Monumentaux
Bien que l’entrée de Cadillac ait été accueillie avec enthousiasme, le patron de l’équipe Aston Martin, Mike Krack, a averti que le constructeur automobile américain fait face à une “tâche monumentale” pour s’aligner sur les exigences strictes des règlements de la F1 de 2026. Cela inclut la construction d’une unité de puissance de manière indépendante à partir de 2028, un défi de taille pour tout nouvel entrant.
Le frais anti-dilution de 450 millions de dollars, destiné à compenser l’impact financier de l’ajout de nouvelles équipes, a également suscité des interrogations. Le patron de Williams, James Vowles, a précisé que ce chiffre reste non confirmé et fait partie des négociations en cours pour l’Accord de Concorde de 2026.
De Andretti à Cadillac : Un Changement Clé
Le passage de l’offre antérieure d’Andretti Global, qui a rencontré de la résistance et a finalement été rejetée en janvier, a ajouté de l’intrigue à l’entrée de Cadillac. Les critiques soutiennent que la proposition sous-jacente reste largement la même, avec GM rebrandissant son implication et retirant Michael Andretti de son rôle de figure de proue.
Cependant, de nombreux initiés estiment que le soutien financier sérieux de l’entrée et l’engagement à aligner une équipe compétitive ont été déterminants pour obtenir l’approbation de la F1. Vowles a reconnu cette distinction :
« Il y a un engagement sérieux et un montant d’investissement derrière cela. Ce n’est pas la même proposition qu’auparavant. »
Certains spéculent que ce changement a également suivi des pressions d’une enquête de la Chambre des représentants des États-Unis sur des pratiques anticoncurrentielles présumées des détenteurs des droits commerciaux de la F1, Liberty Media.
Les pilotes accueillent l’expansion
Les pilotes de F1 ont accueilli la nouvelle d’une grille de 22 voitures, ce qui serait le plus grand plateau depuis des décennies. Charles Leclerc a exprimé son enthousiasme quant aux opportunités que cette expansion offre aux talents émergents :
« C’est la première fois de ma carrière qu’il y aura 22 voitures sur la grille en F1, et c’est excitant. Cela donnera évidemment plus d’opportunités à de très jeunes pilotes talentueux. »
Le pilote vétéran Fernando Alonso, qui a de l’expérience avec de nombreuses équipes de F1, a exprimé sa confiance dans le potentiel de Cadillac, citant leur recrutement de personnel expérimenté, y compris d’anciens employés de Renault :
« Une nouvelle équipe n’est jamais une tâche facile, mais je pense qu’ils seront bien préparés et qu’ils ont les bonnes personnes. Donc, oui, bienvenue. »
Un changement bienvenu
L’arrivée de Cadillac signale un nouveau chapitre pour la Formule 1, un chapitre qui pourrait encore dynamiser sa base de fans croissante aux États-Unis. Pourtant, comme le suggère la remarque de Rossi sur le « combat des géants », la domination croissante des fabricants soulève des questions sur l’avenir des équipes indépendantes comme Alpine et Williams.
Reste à voir si Cadillac pourra relever le défi, mais sa présence souligne les enjeux élevés et l’évolution incessante de la Formule 1 alors qu’elle se dirige vers 2026.