Le domaine de la NASCAR est témoin d’un débat croissant concernant la viabilité du modèle propriétaire-pilote au milieu de son évolution rapide en une industrie de plusieurs milliards de dollars. Le modèle iconique, autrefois symbole de la fusion parfaite entre compétence de conduite et sens entrepreneurial, est désormais sous le feu des critiques, les pilotes-propriétaires faisant face à la tâche de plus en plus difficile de jongler entre la piste et la salle de conférence.
Tony Stewart, un célébré champion de NASCAR à trois reprises, a réussi à porter à la fois le manteau de pilote et celui de propriétaire. Cependant, le parcours de Brad Keselowski en tant que propriétaire-pilote a été moins que triomphant, suscitant des questions sur la faisabilité de ce modèle dans le paysage actuel des courses. Un vétéran chevronné et observateur attentif de l’évolution de la NASCAR, Kevin Harvick, a exprimé des doutes sur la capacité de l’approche de Keselowski à prospérer véritablement dans le scénario actuel. Alors que le sport continue de lutter avec de nouvelles règles et technologies, la question demeure : la tradition du propriétaire-pilote est-elle un héritage durable ou un vestige en déclin ?
Keselowski, malgré ses efforts pour diriger RFK Racing vers le succès, peine à retrouver sa forme de conduite depuis qu’il a assumé le rôle de propriétaire. Son équipe a fait des progrès significatifs en dehors de la piste, en sécurisant Kroger comme sponsor principal et en ajoutant une troisième charte. Pourtant, la performance de Keselowski sur la piste a été médiocre, n’ayant pas réussi à obtenir un seul résultat dans le top 10 depuis le début de la saison 2025, même sur les pistes de superspeedway qui étaient autrefois son bastion.
Harvick, qui a une expérience directe des complexités de la propriété-pilote chez Stewart Haas Racing, reconnaît les efforts de Keselowski mais souligne l’énorme charge de travail qui accompagne la jonglerie entre ces rôles. Il a exprimé ses inquiétudes sur le podcast Happy Hour, en disant : « Brad a mis RFK Racing dans une bonne position, rendant l’organisation meilleure. Mais faire les deux est une grande entreprise. C’est une lourde charge de travail pour Brad de faire les deux. »
Le pilote vétéran, cependant, n’a pas caché son appréhension quant à la capacité de Keselowski à rester compétitif sur la piste. Il a commenté : « Quelle est la force de l’équipe No. 6 ? Ce n’est pas la course sur route. Je ne sais pas s’ils ont trouvé un moyen de savoir quelle est leur force. » Il a ajouté que malgré la performance décente de l’équipe #6 lors des deux courses de Talladega l’année dernière, leurs résultats incohérents année après année l’ont laissé sceptique.
La transition de Tony Stewart, de pilote à co-propriétaire de Stewart-Haas Racing (SHR) en 2009, est un témoignage du potentiel succès du modèle propriétaire-pilote. Son talent en leadership, mis en avant par la sécurisation d’un championnat en 2011 et l’attraction de partenariats solides, a contribué de manière significative à maintenir SHR compétitif. Cependant, le parcours de Keselowski en tant que co-propriétaire de RFK Racing, une équipe qui avait du mal depuis des années, a été un combat difficile. Malgré les efforts de Keselowski pour insuffler une nouvelle vie à RFK Racing, l’équipe n’a pas encore réussi à contester de manière cohérente la domination de puissances comme Hendrick Motorsports et Joe Gibbs Racing.
Le paysage NASCAR que Keselowski navigue est très différent de celui dans lequel Stewart a réussi. Le sport d’aujourd’hui exige d’un pilote-propriétaire d’être à la fois un cadre et un ingénieur, alors que les avancées technologiques, les développements en ingénierie et les stratégies basées sur les données prennent le pas sur les instincts traditionnels. Bien que Keselowski ait montré du potentiel, notamment en dirigeant la restructuration de RFK, son chemin vers un succès durable reste obscurci par l’incertitude. Les remarques de Harvick soulignent les défis de l’équilibre des rôles doubles dans un sport qui exige de plus en plus une concentration spécialisée.
Le parcours de Keselowski, qu’il défie ou non les probabilités, servira sans aucun doute de cas d’étude captivant pour les générations futures de propriétaires-pilotes. Cependant, alors que la NASCAR continue de progresser à une vitesse vertigineuse, le modèle propriétaire-pilote pourrait bien devenir un vestige d’une époque révolue.








