En tant que président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem n’hésite pas à proposer de nouvelles idées, peu importe le scepticisme qu’elles pourraient rencontrer. Sa dernière proposition, de ramener les moteurs V10 de la Formule 1 alimentés par du carburant durable, a reçu un soutien considérable, malgré quelques voix dissidentes.
Ben Sulayem a pris l’habitude de s’investir pleinement dans des projets, que ce soit sa campagne contre les pilotes utilisant un langage inapproprié ou l’interdiction des bijoux en F1. Cependant, sa récente suggestion de réintroduire les moteurs V10, s’ils peuvent être alimentés de manière durable, a suscité un soutien significatif.
Dans un récent post sur les réseaux sociaux, Ben Sulayem a déclaré : « Nous devrions envisager une gamme de directions, y compris le rugissement du V10 fonctionnant avec du carburant durable. » Il a ajouté que la FIA doit soutenir les équipes et les fabricants dans le contrôle des coûts de recherche et développement. Étant donné son historique de persistance, sa vision des V10, et le fait que la FIA pourrait établir un groupe de travail pour examiner formellement la proposition, cela mérite certainement une attention sérieuse.
Le concept de carburants durables permettant le retour des V10 n’est pas nouveau. Il a émergé à plusieurs reprises au fil des ans. Après un essai démonstratif alimenté de manière durable lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 2022, Sebastian Vettel a suggéré que cette voie serait supérieure aux hybrides turbo existants. Bien que son idée ait été initialement rejetée, elle a persisté en arrière-plan.
Le PDG actuel de la F1, Stefano Domenicali, n’a pas désigné les V10 comme son choix préféré, mais il a reconnu l’année dernière que la F1 pourrait s’éloigner des hybrides turbo actuels. Il a suggéré que si un carburant durable pouvait atteindre des objectifs d’émissions nulles et de durabilité, la F1 n’aurait pas besoin d’investir dans le développement de moteurs compliqués ou coûteux.
Mais pourquoi le sujet des V10 a-t-il pris de l’ampleur maintenant ? Une raison est le timing logique. Avec les règlements moteurs de 2026 presque finalisés, c’est le bon moment pour envisager la prochaine ère des règles. De plus, les fans et les équipes soutiennent largement le retour des V10, ce qui constitue un soutien significatif lors d’une année électorale pour la FIA.
Cependant, toutes les voix dans la conversation ne sont pas en faveur. Il y a des inquiétudes que le débat renouvelé sur les V10 puisse compromettre les turbo hybrides de 2026 avant même qu’ils ne foulent la piste. Une leçon tirée de 2014, lorsque les turbo hybrides ont d’abord été critiqués, était que la communication est essentielle.
Le patron de l’équipe Mercedes F1, Toto Wolff, estime qu’il est crucial de se concentrer sur les aspects positifs des futurs turbo hybrides, tels que la répartition de puissance 50/50 entre la combustion interne et l’énergie électrique, ainsi que le passage à des carburants entièrement durables. Il soutient que les parties prenantes devraient être enthousiasmées par les nouvelles réglementations et promouvoir l’image high-tech du sport.
Bien qu’il y aura un moment pour envisager l’avenir de la Formule 1 et évaluer des options comme les V10, les V8 ou l’hydrogène, Wolff met en garde que le timing est prématuré. Le risque, dit-il, est de diluer le message au monde avant même que les nouvelles réglementations ne soient mises en œuvre. C’est un équilibre délicat entre regarder vers l’avenir et ne pas saper les efforts présents en F1.