Le rideau est tombé sur les essais de pré-saison de Formule 1, avec George Russell de Mercedes réalisant le tour le plus rapide lors du dernier jour. Simultanément, Carlos Sainz de Williams s’est révélé être le pilote le plus rapide au global. Cependant, ces résultats ne font qu’effleurer la véritable histoire qui s’est déroulée lors de ce rendez-vous de trois jours à Bahreïn.
Une plongée approfondie dans les centaines de tours, les innombrables heures d’observations en bord de piste, ainsi que les interviews des équipes et des pilotes révèle un tableau plus complexe. Red Bull, par exemple, semble avoir rencontré quelques obstacles. Malgré une poussée tardive de Max Verstappen qui l’a placé deuxième au classement des temps lors du dernier jour, l’équipe était déjà en train de rattraper son retard en raison d’une fuite d’eau qui a limité la journée complète de Liam Lawson dans la voiture jeudi.
Des murmures sur un trait de sous-virage menant à un survirage à la sortie, familiers depuis 2024, circulaient encore vendredi. Il semble que Red Bull n’était pas bien préparé pour assembler un run de course, Verstappen expérimentant diverses configurations, combinaisons d’ailes et de planchers, et perdant ainsi un temps précieux sur la piste.
Une observation en bord de piste de deux heures à la fin de la journée a révélé Verstappen effectuant trois runs distincts avec du flo-vis sur un sidepod. Cela suggérait que Red Bull était encore en train de réaliser des tests, à la recherche d’une solution, jusqu’aux derniers instants des essais. Pierre Wache, le directeur technique de l’équipe, a admis que le test n’était pas aussi fluide que prévu. Wache a également laissé entendre que les progrès réalisés n’étaient pas aussi substantiels que Red Bull l’avait espéré.
Notre analyse des tours longs suggère un léger mais significatif avantage pour la McLaren MCL39, cette fois avec Oscar Piastri au volant au lieu de Lando Norris. La voiture McLaren a attiré l’attention de nombreux observateurs pour sa vitesse et le mouvement de son aileron arrière. Cependant, des préoccupations subsistent concernant l’instabilité arrière, un problème bien documenté lors du deuxième jour. Malgré cela, McLaren semble être le favori précoce à l’entrée de la saison.
Mercedes et Ferrari, bien qu’ils ne soient pas aussi frappants que McLaren, ont affiché des performances étroitement alignées tout au long de la semaine, tant sur les courtes que sur les longues distances. La voiture de Mercedes semble plus conviviale, bien qu’elle ait tendance à se bloquer. Ferrari, en revanche, pourrait avoir un peu plus de rythme en réserve.
Russell, qui a réalisé le meilleur tour le troisième jour, a décrit le test comme « sans couture ». Andrew Shovlin, directeur d’ingénierie sur le terrain de Mercedes, a fait écho à ce sentiment, affirmant que l’équipe pouvait être satisfaite des résultats. Il a noté que l’équipe avait travaillé dur pour remédier aux faiblesses de la W15, et les premiers signes indiquaient que des progrès significatifs avaient été réalisés avec le challenger de 2025.
Sauber, en revanche, a constamment sous-performé. Les courtes et longues distances laissaient beaucoup à désirer, et la voiture semblait inconfortablement rigide. L’équipe a eu du mal avec le réglage initial lors de la première matinée, et le manque de conformité suggère une fenêtre de réglage étroite.
Williams, bien qu’elle ne soit pas vraiment la voiture la plus rapide après les tests, pourrait être celle qui a le plus progressé. La voiture a bien performé sur les trois jours, même si sa performance maximale coïncidait avec des conditions plus légères ou des modes moteur plus élevés. Bien que les chiffres de l’équipe aient minimisé sa force potentielle, elle a laissé une forte impression et devrait rivaliser avec Alpine pour une place en Q3 et des points en Australie.
Aston Martin aura beaucoup à digérer de ce test. L’équipe a beaucoup à prouver cette année après une chute la saison dernière. Cependant, les observations et les données du test indiquent que la voiture manque de rythme, un signe inquiétant alors que l’équipe vise à rendre la voiture plus docile et à instiller la confiance chez les pilotes.
Le test a également ravivé la controverse du mini-DRS. Certaines équipes ont levé les sourcils sur le comportement des ailerons arrière, en particulier dans le cas de Mercedes. Le directeur technique de Red Bull, Wache, a souligné que certaines équipes, y compris Ferrari et McLaren, pourraient encore exploiter l’avantage du mini-DRS.
Les pilotes rookies de cette année ont également rencontré des défis en raison des règles de test limitées de la F1, Gabriel Bortoleto et Isack Hadjar faisant face à des courbes d’apprentissage plus raides que leurs pairs.
Enfin, Haas a connu un problème de carrosserie particulier qui doit être résolu avant l’ouverture de la saison à Melbourne. De plus, une série de drapeaux rouges inhabituels a perturbé le test, y compris un incident où une pierre projetée par la voiture de Bearman a brisé une fenêtre de la structure au bord de la piste.
Alors que la poussière du test de Bahreïn retombe, les équipes et les pilotes ont beaucoup à réfléchir, à améliorer et à planifier avant que les moteurs ne rugissent à nouveau pour la saison à venir.