Le maître technique le plus décoré de la Formule 1, Adrian Newey, a tiré la sonnette d’alarme concernant la refonte sismique des règlements de 2026, prédisant un retour potentiel à une ère dominée par les moteurs rappelant le règne de terreur de Mercedes durant la révolution turbo-hybride en 2014. Le sorcier technique d’Aston Martin avertit que malgré des objectifs élevés pour égaliser les chances, les nouvelles règles pourraient involontairement déséquilibrer la balance, créant une ère de domination pour un seul fabricant de groupes motopropulseurs.
F1 2026 : Une Épée à Double Tranchant
Avec le règlement de 2026 promettant des changements radicaux tant au niveau des groupes motopropulseurs (PU) que des châssis, la Formule 1 est prête pour l’un de ses réinitialisations les plus radicales depuis des décennies. Les changements clés incluent :
- 47% de Déploiement de Puissance Électrique : Moteurs électriques délivrant 350kW.
- 53% de Combustion : Utilisation de carburant à base d’éthanol sans carbone.
- Composants Simplifiés : Suppression du MGU-H, élargissant la fonctionnalité du MGU-K.
- Refonte du Châssis : Voitures plus légères, suspensions plus souples et élimination du DRS.
Ces changements visent à promouvoir la durabilité et l’efficacité des coûts tout en réduisant la complexité. Cependant, Newey avertit que le sport pourrait involontairement raviver les jours où une seule équipe dominait, semblable à la suprématie de Mercedes de 2014 à 2020.
Mercedes Confiante, Autres Méfiants
Alors que les murmures deviennent plus forts, il est clair que Mercedes se sent confiante quant à ses perspectives de groupe motopropulseur pour 2026. Avec les leçons tirées de leur domination de l’ère turbo-hybride, ils semblent se positionner à nouveau comme l’équipe à battre.
Newey pense que la forte demande électrique des nouveaux groupes motopropulseurs pourrait équilibrer le terrain plus rapidement qu’en 2014, offrant une lueur d’espoir pour les rivaux. Cependant, il craint que si un fabricant réussit à maîtriser le design du moteur à combustion, rattraper le retard pourrait devenir presque impossible sous les réglementations actuelles.
“Il doit y avoir une chance qu’un fabricant se retrouve bien en tête et que cela devienne une réglementation dominée par le groupe motopropulseur, du moins au départ,” a déclaré Newey. “Si cela concerne le côté du moteur à combustion, cela durera pendant toute la durée de la formule.”
Un Champ de Bataille à Deux Niveaux
Le focus accru sur le déploiement de l’énergie électrique introduit une nouvelle dynamique. Contrairement aux moteurs à combustion, les composants électriques offrent plus de possibilités aux rivaux comme Audi, Ferrari et Honda de rattraper leur retard s’ils partent derrière. Cela pourrait réduire toute période de domination potentielle.
Newey a précisé :
“S’il s’agit de l’aspect électrique, alors il y a beaucoup plus de possibilités de rattraper son retard si vous êtes derrière. Mais la façon dont les règlements sont rédigés, il est assez difficile pour les personnes qui sont derrière de rattraper leur retard du côté de la combustion.”
Le pari d’Aston Martin sur 2026
Les réflexions de Newey reflètent la vision stratégique d’Aston Martin pour 2026. Ayant attiré Honda en tant que fournisseur de moteurs et avec Newey lui-même à la tête du développement du châssis, Aston Martin vise à briser le monopole de Red Bull, Mercedes et Ferrari.
Pour la saison 2025, Newey a été chargé de la planification à long terme pour l’équipe, en utilisant les leçons tirées de son succès sans précédent chez Red Bull.
L’avenir de la F1 : Équilibrer innovation et égalité
Alors que le sport embrasse un avenir plus écologique et innovant, les réglementations de 2026 portent une énorme promesse—mais aussi des dangers. La F1 connaîtra-t-elle une nouvelle ère d’égalité, ou tombera-t-elle à nouveau victime des guerres des moteurs ?
L’avertissement de Newey souligne l’équilibre délicat que la FIA et la Formule 1 doivent trouver pour garantir que le esprit de compétition prospère, tout en évitant un retour à la domination déséquilibrée qui a caractérisé une grande partie des années 2010. Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers les fabricants, alors que la bataille pour la suprématie de 2026 commence véritablement.