Alpine a lancé un défi. Suite à la victoire électrisante de McLaren au championnat des constructeurs 2024 propulsé par des moteurs Mercedes, l’équipe basée à Enstone a officiellement rejoint le giron de Mercedes, abandonnant son propre projet de groupe motopropulseur pour la saison 2026. Mais ce mouvement audacieux permettra-t-il à Alpine d’imiter la montée fulgurante de McLaren, ou n’est-ce qu’un vœu pieux ?
La domination de McLaren propulsée par Mercedes
Le retour de McLaren au premier plan en 2024 a été tout simplement spectaculaire. Le duo dynamique de l’équipe, Lando Norris et Oscar Piastri, a livré une saison mémorable. Bien que les erreurs de rookie de Piastri aient parfois coûté des points, ses deux victoires en Grand Prix—y compris une victoire cruciale en Azerbaïdjan—ont propulsé McLaren devant Red Bull en milieu de saison.
Norris, quant à lui, a incarné la constance, couronnant la saison par une performance impeccable de la pole à la victoire à Abu Dhabi. Ces efforts ont permis à McLaren de décrocher son premier titre de constructeur depuis 1998, ravivant l’éclat de son partenariat historique avec Mercedes-Benz.
Le PDG de McLaren, Zak Brown, a salué la collaboration : “Mercedes-Benz a été un partenaire brillant et fiable de l’équipe McLaren de Formule 1… nous avons réussi ensemble.”
Le gros pari d’Alpine
Inspiré par le succès de McLaren, Alpine a pris une décision radicale en abandonnant le développement de son unité de puissance en interne à Viry-Châtillon. Au lieu de cela, l’équipe a signé un accord avec Mercedes, signalant son intention de sortir enfin de la médiocrité.
Depuis le rachat de Renault en 2015, le parcours d’Alpine en F1 a été décevant, marqué par seulement trois podiums. Cependant, avec les nouvelles réglementations de la F1 exigeant que les moteurs atteignent la parité entre la puissance électrique et la combustion de carburant durable, le directeur technique d’Alpine, David Sanchez, se montre optimiste quant à l’égalité des chances.
“Que vous soyez une équipe cliente ou une équipe de travaux, les moteurs doivent performer de la même manière,” a déclaré Sanchez. “Vous pouvez être une équipe cliente et être très bonne.”
Mercedes : Le grand égalisateur ?
Mercedes a renforcé son engagement à soutenir les équipes clientes. Avec Toto Wolff à la tête, le géant allemand est déterminé à élever tous ses partenaires.
“Cela a été un pilier de notre stratégie en sport automobile de travailler avec des équipes clientes solides,” a déclaré Wolff. “Les performances solides de McLaren soulignent l’importance d’une fourniture transparente et égale à toutes les équipes clientes dans le sport si nous souhaitons atteindre l’objectif de dix équipes capables de se battre pour des podiums.”
La vision de Wolff s’aligne avec l’aspiration de la F1 à un plateau plus compétitif, et Alpine espère être le prochain bénéficiaire du savoir-faire technique de Mercedes.
Défis à venir pour Alpine
Alors que le passage aux moteurs Mercedes ouvre de nouvelles possibilités, Alpine fait face à une montée raide pour égaler les exploits de McLaren en 2024. La résurgence de McLaren n’était pas seulement une question d’unité de puissance ; c’était le résultat d’un travail d’équipe exceptionnel, d’une aérodynamique innovante et de deux pilotes hautement qualifiés.
Pour Alpine, la tâche sera double : intégrer le moteur Mercedes dans sa voiture tout en développant un châssis et un package aérodynamique capables de rivaliser à l’avant. De plus, la constance sera essentielle—quelque chose que McLaren a maîtrisé en 2024 avec plus de 20 points marqués dans presque chaque course.
Un avenir éblouissant ou une autre opportunité manquée ?
La décision d’Alpine de rejoindre le giron de Mercedes marque un pas audacieux dans la nouvelle ère de la F1. Alors que McLaren a prouvé ce qui est possible avec la puissance de Mercedes, Alpine doit tracer son propre chemin vers le succès.
L’avenir de l’équipe d’Enstone dépend de sa capacité à maximiser ce partenariat et à livrer des résultats cohérents sur la piste. Avec la pression de l’histoire et de la concurrence pesant lourdement, seul le temps dira si le pari d’Alpine porte ses fruits—ou s’il devient une autre note de bas de page dans la longue histoire de la F1 des opportunités manquées.